Silencio
1932
Música: Carlos Gardel / Horacio Pettorossi
Letra:
Alfredo
Le Pera / Horacio
Pettorossi
Gardel
a enregistré le tango " Silencio
" trois fois dont une avec l'orchestre
de Francisco Canaro . Tous ont eu l'ajout d'une chorale féminine.
C'était l'un des thèmes du film Melodía
de Arrabal
, réalisé dans les studios Paramount de Joinville, en France,
réalisé par Louis Gasnier (présenté à Buenos Aires le 5 avril
1933, au Cine Porteño de la rue Corrientes). Carlos
Gardel le chante dans le film, accompagné de l'orchestre Juan
Cruz Mateo dont Horacio
Pettorossi était membre.
La
légende dit que les auteurs de ce tango, pendant le tournage du
film, eurent l'occasion de visiter un cimetière français, à Somepy-Tahure (Marne), et que
leur attention a été attirée par la tombe des cinq fils de Madame
Daumier, veuve du président Daumier (asssassiné en 1932). Ces cinq
frère seraient tombés pendant la Grande Guerre.
Les
paroles de " Silencio
" seraient un hommage à la solitude des mères, tandis que les
soldats mouraient dans le champ d'honneur.
Plus de détails ici, ici et là
Ce tango peut être considéré comme une des premières chansons de protestation car elle dénonce les horreurs de la Première Guerre Mondiale en France et fut considéré pendant la période du gouvernement militaire du général Uriburu comme un thème antimilitariste. Voir ici
Versions écoutées :
29/08/1932 Orchestre : Francisco Canaro - Chant (refrain) : Ernesto Fama
https://www.youtube.com/watch?v=m4AW-giKZjQ
27/03/1933 Orchestre : Francisco Canaro - Chant : Carlos Gardel
https://www.youtube.com/watch?v=PJ0vixgsdDY
21-4-1950 Canta Oscar Alonso / Orquesta Héctor Artola
https://www.youtube.com/watch?v=Jj94oQO021M
6-8-1959 Canta Jorge Maciel / Orquesta Osvaldo Pugliese
https://www.youtube.com/watch?v=74EoWq_MAgE
1979 Canta Nelly Omar / Orquesta de cuerdas de José Canet
Silencio en la noche,
ya
todo está en calma,
El músculo duerme.
la ambición
descansa.
Meciendo una cuna,
una madre canta
un
canto querido
que llega hasta el alma,
porque en esa
cuna,
está su esperanza.
Eran cinco hermanos,
ella
era una santa.
Eran cinco besos
que cada mañana
rozaban
muy tiernos
las hebras de plata
de esa viejecita
de
canas muy blancas.
Eran cinco hijos
que al taller
marchaban.
Silencio en la noche,
ya todo está en
calma,
el músculo duerme,
la ambición trabaja.
Un
clarín se oye,
peligra la Patria,
y al grito de guerra
los
hombres se matan,
cubriendo de sangre
los campos de
Francia.
Hoy todo ha pasado,
renacen las plantas,
un
himno a la vida
los arados cantan.
Y la viejecita
de
canas muy blancas
se quedó muy sola,
con cinco
medallas
que por cinco héroes
la premió la
patria.
Silencio en la noche,
ya todo está en
calma,
el músculo duerme,
la ambición descansa.
Un
coro lejano
de madres que cantan,
mecen en sus cunas
nuevas
esperanzas.
Silencio en la noche.
Silencio en las almas...
Silence dans la nuit.
Tout
est calme.
Le muscle dort.
L'ambition se repose.
Balançant
un berceau,
Une mère entonne
Un chant aimé
Qui
touche l'âme,
Car dans ce berceau
Se trouve son
espérance.
Il y avait cinq frères.
Et il y avait
une sainte.
Chaque matin
C'était cinq baisers
Qui
effleuraient tendrement
Les fils argentés
De cette petite
vieille
Aux cheveux blancs.
Il y avait cinq fils
Qui
s'en allaient à l'atelier.
Silence dans la nuit.
Tout
est calme.
Le muscle dort.
L'ambition se repose.
Un
clairon retentit.
La Patrie est en danger.
Et dans un cri
de guerre
Les hommes se tuent
Recouvrant de sang
Les
champs de France.
Aujourd'hui, c'est fini.
Les
plantes renaissent.
Un hymne à la vie
Chantent les
charrues.
Et la petite vieille
Aux cheveux blancs
Reste
bien seule,
Avec cinq médailles
Décernées par la
Patrie
Aux cinq héros.
Silence dans la nuit.
Tout
est calme.
Le muscle dort.
L'ambition se repose...
Un
chœur lointain
De mères qui chantent
Et balancent dans
leurs berceaux
De nouvelles espérances.
Silence dans la
nuit.
Silence dans les âmes...